La Coupole dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale

La Coupole, vue du plateau (1944) © La Coupole

 

La campagne de 1940 se déroule dans le nord de la France pour se terminer à Dunkerque. Le Nord—Pas-de-Calais subit ensuite une occupation allemande très spécifique. Situé face à l’Angleterre, il concentre des fortifications défensives et des constructions spéciales dont La Coupole, premier complexe souterrain pour le tir de fusées.

Les débuts de la Seconde Guerre mondiale

Avec l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, l’Allemagne se réarme et prépare la guerre. Après l’attaque de la Pologne en septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne mais attendent derrière la ligne Maginot. Débute alors la « drôle de guerre » qui prend fin en mai 1940 lorsque l’Allemagne passe à l’offensive par la Belgique et les Ardennes. Les Allemands pratiquent la guerre éclair (Blitzkrieg) associant blindés et aviation. Après un mois d’âpres combats (près de 100 000 morts), les Alliés sont encerclés. L’armée française retarde l’avancée allemande pour permettre aux Britanniques de réembarquer à Dunkerque. Le 17 juin, le maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement, annonce la fin des combats. Le général de Gaulle lui répond le lendemain en lançant depuis Londres son appel à poursuivre la lutte. L’armistice du 22 juin 1940 établit les conditions de l’occupation allemande.

Ancienne chambre de commerce de Saint-Omer devenue une Kommandantur © La Coupole

Le Nord-Pas-de-Calais dans la main allemande

Les deux départements sont intégrés à la « zone interdite » dans laquelle les réfugiés non utiles à l’économie ne peuvent revenir avant fin 1941. Ils sont aussi détachés de la France et rattachés au gouvernement militaire de Bruxelles en vue d’une future annexion au Reich. Ils sont gérés depuis Lille sous le sigle « OFK 670 » et par un réseau de Kommandantur réparties dans les principales villes. Cette mainmise s’explique par le positionnement stratégique du territoire face à l’Angleterre et la volonté allemande de l’envahir.

Dans ce contexte, la population est soumise à de nombreuses restrictions de libertés, à des privations, des réquisitions ainsi qu’à une très forte propagande. Elle fait face aussi jusqu’en 1942 à la moitié des bombardements alliés. Cela n’empêche pas les actions de résistance dès 1940 : évasion de soldats anglais, de pilotes, sabotages…

Le littoral est fermé aux habitants et l’arrière-pays se couvre d’aérodromes et de défenses anti-aériennes pour lutter contre les fréquents raids de l’aviation alliée. A partir de 1942 commence l’édification de défenses côtières constituant le mur de l’Atlantique ; et l’année suivante, les premières « constructions spéciales », des sites de lancement des différentes armes V, destinées à frapper l’Angleterre. À l’été 1943, les bombardements du centre de recherches et de fabrication de ces armes à Peenemünde et du chantier du site de lancement de V2 à Éperlecques conduit les Allemands à enterrer leurs sites de production (camp de concentration-usine de Mittelbau-Dora) et de tir (La Coupole).

La Coupole, première base souterraine de lancement de fusées V2

Lancée en septembre 1943, sa construction s’est déroulée pendant 10 mois et a mobilisé d’importants moyens techniques et humains. L’organisation Todt, chargée des grands travaux de l’État nazi, a confié le chantier à une puissante société de travaux publics allemande, Philipp Holzmann AG. Elle fait appel à deux types de main d’œuvre : des spécialistes allemands (contremaîtres, ouvriers qualifiés) et des prisonniers soviétiques, hommes et femmes, employés tels des esclaves pour toutes les basses besognes. La coupole de béton, installée au sommet d’un plateau et destinée à protéger le chantier souterrain puis la salle de préparation au tir des fusées (si celle-ci avait pu être terminée…), fut achevée en janvier 1944.

Les bombardements alliés furent massifs et frappèrent le site, de janvier à juillet 1944. Ils bouleversèrent fréquemment les accès au chantier, retardant ainsi considérablement les travaux. En revanche, la Coupole proprement dite, forte de ses 5,5 mètres d’épaisseur de béton armé, ne fut pas ébranlée. Ce fut la percée des troupes anglo-américaines en Normandie, à la fin du mois de juillet 1944, qui incita les Allemands à abandonner le chantier du complexe de La Coupole, à quelques semaines de son achèvement planifié. Aucune fusée V2 n’a donc pu décoller du site, conçu pourtant initialement comme la première base de missiles stratégiques de l’Histoire.

 

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