Peenemünde et la guerre totale
Le temps des militaires et des nazis
Depuis 1929, l’armée allemande – et notamment les artilleurs – s’intéresse aux fusées à longue portée, perçues comme un moyen de contourner les interdictions du traité de Versailles. Les militaires profitent des difficultés des sociétés d’amateurs de fusées pour récupérer leurs membres les plus compétents : von Braun est recruté en 1932. L’arrivée au pouvoir des nazis, en 1933, entraîne le passage au secret des recherches sur les fusées. En outre, les crédits pour le développement d’armes nouvelles gonflent brutalement.
Le centre de recherches de Peenemünde
En 1936, commencent les travaux, sur l’île d’Üsedom (Baltique), d’un gigantesque centre de recherches ultramoderne : Peenemünde. La Luftwaffe (l’armée de l’Air) y développe des avions à réaction et, à partir de 1942, la bombe volante Fi 103 (V1). La Heer (armée de Terre) se consacre à la mise au point d’une grande fusée stratégique, la A4 (V2). À partir de 1942, alors que le cours de la guerre est en train de s’inverser, la fusée A4 (V2) devient aux yeux des dirigeants nazis une « arme miracle ». Le premier succès d’un tir de prototype survenu le 3 octobre entraine la fabrication en série alors que l’engin est loin d’être au point. La Luftwaffe développe rapidement le V1, beaucoup plus simple et beaucoup moins coûteux à fabriquer que le V2.
Les services de renseignement britanniques ont mis longtemps à comprendre la nature de la menace des armes nouvelles développées au centre de recherches de Peenemünde. Le 18 août 1943, la RAF bombarde massivement le centre de recherches, provoquant le déplacement de la production dans un site souterrain nommé « Dora ».
À voir aussi : Le redéploiement du dispositif allemand, Les campagnes V1 et V2