L’histoire de la conquête spatiale
Le partage des savoirs
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale se produit un transfert de technologies considérable : les vainqueurs (Américains, Soviétiques, Français et, dans une moindre mesure, Britanniques) récupèrent l’héritage de Peenemünde, le centre de recherche sur les V1 et V2.
L’ensemble des grands programmes, civils et militaires, lancés dans le domaine astronautique pendant la période de la guerre froide, ont utilisé les fondements techniques posés par Von Braun et son équipe de 1936 à 1945. De fait, tous les missiles balistiques militaires et les lanceurs spatiaux des années 1950 et 1960 sont les descendants directs du V2.
Le bras de fer des deux grandes puissances
Tout au long de la guerre froide, la stratégie militaire des deux grands empires qui s’affrontent – américain et soviétique – repose sur deux armements : la bombe atomique et le missile balistique.
À partir de 1955, le territoire des deux « Grands » devient vulnérable en permanence : le temps de vol d’un missile intercontinental est d’environ 30 minutes ; par ailleurs, des sous-marins, sans cesse en mouvement, sont porteurs de missiles mer-sol à ogive nucléaire. S’établit alors la « coexistence pacifique » basée sur « l’équilibre de la terreur », c’est-à-dire la dissuasion par destruction mutuelle assurée.
La course à l’exploit
Jusqu’en 1965, l’Union Soviétique est toujours en avance d’un épisode sur les États-Unis : elle envoie en orbite le premier satellite artificiel (Spoutnik I) en 1957, puis le premier Homme dans l’espace : Youri Gagarine (1961).
Mais la NASA, fondée en 1958, qui s’appuie sur les formidables capacités de recherche de l’industrie de pointe américaine, mène avec méthode des programmes de préparation à un vol habité vers la Lune (Mercury, Gemini), afin de répondre au défi lancé par le président Kennedy en 1961, à savoir envoyer un Américain sur la Lune et le ramener vivant avant 1970.
Le programme Apollo bénéficie de l’essor extraordinaire des technologies de la troisième Révolution industrielle (électronique, informatique, télécommunications).
C’est l’équipe de Wernher von Braun – naturalisé américain en 1955 malgré son appartenance passée au parti nazi – qui conçoit la gigantesque fusée Saturn V chargée de mettre en orbite le vaisseau spatial avant son voyage vers la Lune.
Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong est le premier Homme à marcher sur le sol lunaire. Cette date restera l’une des dates essentielles du XXe siècle.