L’armée allemande a mené une répression lourde contre la population que traduisent les chiffres de fusillés et ceux de déportés dont beaucoup ne sont pas rentrés. À cela s’ajoutent les victimes de la politique raciale envoyées vers les camps d’extermination.
Une forte répression
Selon des estimations larges, on peut établir qu’entre 3 500 et 4 000 civils ont été victimes de la répression et des mesures de persécution, durant la période proprement dite de l’Occupation, entre début juin 1940 et le 1er septembre 1944. À la Libération, on ne relève pas moins de 510 corps dans les différents lieux d’exécution de la région. L’administration militaire de l’OFK 670 de Lille porte la responsabilité de plus des trois quarts de ces morts, des suites de l’activité des tribunaux militaires relevant de son autorité (271 fusillés) et de ses politiques de représailles (116 fusillés).
L’usage massif de la déportation
De plus, un peu plus de 5 400 personnes ont été déportées par mesure de répression depuis le Nord–Pas-de-Calais, dont 80 % dans les prisons du Reich et les camps du système concentrationnaire nazi. Plus de quatre sur dix y ont laissé la vie, alors que plus de 60 % de ces déportations relèvent d’une décision émanant de la justice militaire d’occupation. Les autres déportés ont été principalement dirigés vers des camps et des prisons allemandes de Belgique.
Le sort des Juifs et des Roms
En outre, dans ce territoire, marqué par le maintien des pouvoirs de police entre les mains de l’administration militaire et par une subordination hiérarchique imposée à la Sipo-SD, près de 700 Juifs et 160 Roms, arrêtés dans le Nord et le Pas-de-Calais, ont été dirigés vers les centres de mise à mort.
Ce bilan accablant et le ressentiment porté par la population du Nord de la France illustrent l’échec d’une stratégie d’occupation militaire destinée à remplir un objectif politique : celui d’une annexion à un état nord-flamand.