Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Résistance dans les deux départements septentrionaux se distingue par ses spécificités et sa précocité. Elle s’élargit ensuite aux communistes dès 1941 puis à d’autres mouvements et tente de s’organiser.
Une résistance spécifique
La Résistance dans le Nord–Pas-de-Calais ne correspond pas à l’image générale retenue pour l’ensemble du territoire français. Les maquis y sont inconnus, en raison de la présence massive des troupes d’occupation ; en revanche, les réseaux de renseignement, très utiles aux Alliés, sont nombreux et actifs.
Une résistance précoce
On peut dire que la Résistance française est née dans le Nord–Pas-de-Calais. Le souvenir de la première occupation de 1914-1918, le rejet de la politique de collaboration et la présence très nombreuse de soldats français et britanniques cherchant à éviter la captivité, mobilisent dès le mois de mai 1940 des habitants cherchant à faire quelque chose. Souvent rapidement réprimées, ces organisations précoces seront à l’aune des futurs réseaux structurés d’évasion des pilotes abattus. La part des femmes (plus d’un tiers) y est significative.
L’entrée en résistance des communistes
Dissous en 1939, le Parti communiste s’est rapidement reconstruit dans la clandestinité. Dans les premiers mois de l’Occupation, il se cantonne dans une stricte neutralité vis-à-vis de l’occupant. Mais les choses évoluent au printemps 1941 : ce sont les militants communistes qui organisent et encadrent la grande grève des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais (27 mai au 6 juin), qui mêle revendications sociales et sentiment patriotique. La grève est durement réprimée : 244 mineurs sont déportés au camp de concentration de Sachsenhausen. À partir de l’été 1941, un combat sans merci oppose, dans le bassin minier, les groupes d’action du Parti communiste et les polices allemandes et françaises qui agissent en totale collaboration. Plus de la moitié des attentats et des sabotages réalisés en France par la Résistance, en 1941 et 1942, ont lieu dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Vers l’unification
En 1942-1943, les services secrets britanniques implantent dans le Nord–Pas-de-Calais, un réseau d’action très efficace, « Sylvestre-Farmer », dirigé par un homme exceptionnel, Michael Trotobas. Mais ce dernier est abattu à Lille en novembre 1943, après avoir organisé une série de sabotages spectaculaires. En novembre 1943, la fondation des Comités Départementaux de Libération (CDL) vise à unifier l’action des différentes formations de la Résistance. Mais celles-ci sont très affaiblies, fin 1943-début 1944, par des vagues d’arrestations opérées par les polices allemandes.